L’amour : enseignement de Christophe Allain
https://www.youtube.com/watch?v=T8jr_iYTXI4
Il existe une confusion en spiritualité : c’est de considérer que l’amour est la voie qui fait évoluer alors que l’amour n’est qu’un indicateur d’évolution de la voie.
La voie est de quitter petit à petit les stratégies de survie de l’égo, pour revenir dans l’Unicité. La voie, est de vivre tout simplement : vivre sa vie et évoluer avec, suivant les étapes que la vie nous propose… La voie est d’expérimenter sa vie, plutôt que de vouloir la diriger ou la comprendre. La voie, est de reprendre petit à petit, avec les expériences de maturation de la vie, cette place d’observateur, pour se des -identifier de l’égo, et revenir petit à petit à la place d’unicité dans le Tout.
Notre vécu avec l’amour, est un indicateur d’évolution sur notre chemin.
L’amour inconditionnel est l’indicateur qu’on est arrivé à la porte de sortie de l’expérience humaine. Essayer, quand on n’en est qu’à l’entrée, de chercher la porte de sortie, c’est mettre la charrue avant les bœufs : c’est juste être sûr de ne jamais y arriver.
Toute la résolution de l’amour du monde se résout en s’aimant soi. L’Univers est à l’intérieur de nous comme à l’extérieur.
Au départ, je peux aimer les personnes qui vivent au bout du monde : plus les gens sont loin de moi, plus je les aime, car ils ne rentrent pas dans mon espace vital. Plus les individus se rapprochent de moi, plus ils vont toucher mon égo : mon système de survie. Le voisin est déjà plus difficile à aimer. Mes frères, mes sœurs et mes parents : avec eux, c’est une bataille d’égo en permanence et c’est juste NORMAL. Le pire de tous, c’est celui que je vois dans le miroir tous les matins.
Celui-là, je ne l’aime pas car je ne le connais bien souvent même pas ! Je ne connais et j'aime ou je n'aime pas, que l’image que je vois. Et bien souvent, ce n’est qu’une image que je projette sur l’image que je vois.
L’entrée du chemin de l’amour, c’est ce moment où la vie me propose, d’expérimenter la plongée derrière l’image, à la rencontre de moi-même… Se rapprocher, par l’expérimentation de vie, du centre de moi-même, pour apprendre à m’aimer et m’accepter moi-même, inconditionnellement. Tout un chemin, avec différentes étapes….
Si je m’aime moi, je ne peux faire autrement que d’aimer les autres, car les autres, ne sont dans l’expérimentation humaine, qu’une projection de moi-même.
Au fur et à mesure que je me réunifie moi-même, je réunifie ma vision du monde.
Réflexion de Claire-Lise LAÜGT :
Il existe un réel danger dans la voie de la spiritualité qui prône l’amour comme chemin d’évolution : c’est le clivage, mécanisme inconscient de l’égo !
L’égo, sa fonction est de maintenir la cohérence de la forme : c’est la survie normale de l’expérimentation humaine. L’égo va donc toujours chercher à maintenir coute que coute l’identité individuelle. Quand on contacte, à un moment de sa vie un processus d’amour, c’est-à-dire d’Unicité au monde, l’égo va réagir de manière immédiate, avec un mécanisme de défense inconscient : le déni de son opposé, et si le processus est puissant il peut aller jusqu'au clivage. Il va cliver entre égo (survie dans l’identité) et vie (expérimentation de lâcher la survie identitère, pour aller vers l’unicité), entre ombre (inconscient) et lumière (conscience), entre chakras du haut (spiritualité)et chakras du bas (jouissance dans l’incarnation humaine), entre connaissance spirituelle et jouissance terrestre : cela tue l’humain, en ne l’identifiant qu’à un processus spirituel, et cela pervertis l’amour : l’amour prêché, devient un amour clivé, un amour qui tue l’humain en lui demandant de n'être que lumière, c’est-à-dire que spirituel (conscience et connaissance). L’effet immédiat, est de le bloquer dans ses processus de jouissance de ses chakras du bas (là où se place l’égo en survie), et donc de faire exactement l’inverse de ce que l’on cherche en prêchant l’amour.
Pour moi, l’amour ne se prêche pas, il s’expérimente en soi même d'abord et se répend dans le monde au travers de l’énergie que l’on rayonne autour de soi. Cela amène l’autre à expérimenter avec soi-même : cela devient un processus d’expérimentation unifiant et alchimique, dans la relation humaine.
Pour moi, le meilleur indicateur d’où j’en suis dans mon
processus d’amour c’est mon niveau de compassion :
comment je peux être instantanément, et à la fois dans ma
propre expérimentation de vie et d’amour,
et instantanément en lien avec l’autre, dans sa part d’ombre
et de souffrance, sans chercher à le faire évoluer plus vite
que là où son expérimentation de vie le place… C’est juste
être là avec lui, en paix, sans bouger, en soutien.
Si je n’ai plus de compassion, c’est que je jouis d’un état d’évolution en lumière, mais que je suis déjà en ombre, coupée de mon lien à une partie de moi et coupée à l’autre dans la relation humaine : en répandant ma lumière dans le monde, déjà, je coupe et j’éloigne l’autre de la lumière que je repends : je suis en processus de perversion de l’amour.
En m’approchant, l’autre se sent déjà très éloigné de moi, en infériorité, en impossibilité d’être dans le même état : c’est normal, il n’en est juste pas au même endroit sur le chemin. C’est à celui qui est devant, de se mettre au niveau de celui qui est derrière et non pas l’inverse. On ne peut pas demander à celui qui est derrière, d’aller plus vite que ce que son expérimentation de vie le lui permet.
La spiritualité d’aujourd’hui, a tendance à utiliser par son discours et ses dogmes, un amour qui divise. C’est un amour perverti, qui trouve son drame dans le fait que les personnes qui l'utilise, ne cherchant que l’amour « lumière », se clive d’une part d’elle-même, et clive avec elle le monde de cette part là.
C’est un processus inconscient, qu’il me tient à cœur aujourd’hui de mettre en lumière.
Toute lumière projette une ombre. La lumière de l’amour rassemble et l’ombre de l’amour divise. Le Christ lui même, symbole de l'incarnation de l'Amour, n'a t il pas dit:"Je suis venu apporter un feu sur la terre... Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis : mais plutôt la division." (Luc 12, 49-53). Paroles dérangeantes quand elles ne sont pas réintégrées dans sa vie par sa propre expérimentation de l'amour. L'amour rassemble et divise. Si on n'utilise pas l'amour en conscience, son ombre s'exprime dans l'inconscience.
Le chemin de l’amour est d’expérimenter cela, pour le mettre en conscience et cheminer vers l’étape d’après…
Celui qui a expérimenté le chemin de l'amour, peut unifier ou diviser sans dualité: il est au service du procesus de Vie.
Namasté
Claire-Lise
L’amour rassemble, à travers la compassion et l’humilité. Et en cela, l’amour valide instantanément l’état de non amour. En cela, il n’y a plus de dualité. L’amour permet et valide les émotions négatives, les encourage même quand elles ont une raison d’être, et en cela l’amour soutien le processus d’évolution dans l’expérimentation. Tout ce qui est expérimenté est intégré, et ce qui est intégré est une validation vers l’étape d’après . Tout ce qui est dogmatisé, interdit l’expérimentation, et bloque le processus de vie, c’est-à-dire le processus d'expérimentation pour aider à la libération de l’égo.
L'amour et spiritualité:
un vrai danger:
le clivage!